Sur les pas d'Hans Christian Andersen au Danemark

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“Le vilain petit canard” est un conte que vous connaissez sûrement, écrit par Hans Christian Andersen (1805-1875) en 1842. Il raconte l’histoire de ce cygne né dans une famille de canards, qui mal aimé s’enfuira, et un beau jour se retrouvera admirant une colonie de cygnes et s’apercevra par la même occasion qu’il n’est pas un canard mais un cygne magnifique. Un conte qui est autobiographique, puisqu’il raconte l’enfance et la jeunesse de Hans Christian Andersen, ses ambitions et ses déboires. Il aurait voulu faire du ballet et de l’opéra, mais ses pieds vont grandir et sa voix va muer… Venant d’une famille très pauvre, il aura cependant des soutiens financiers et des lettres de recommandations des personnalités les plus importantes de sa ville natale, lui permettant ainsi de partir pour la capitale Danoise, d’aller à l’école et de commencer sa carrière d’écrivain pour ensuite marquer l’histoire de la littérature.

Andersen est certainement avec Karen Blixen l’auteur le plus connu en dehors du Danemark, et je vous propose aujourd’hui d’organiser une sortie sur ses traces.

Andersen à Copenhague

Nous commencerons notre périple à Copenhague car son œuvre la plus célèbre s’y trouve. En effet, en 1916 les brasseries Carlsberg vont donner à la ville de Copenhague la statue de la petite sirène, qui est maintenant le symbole de la capitale. La petite sirène n’est ici pas celle de Disney, histoire bien plus rigolote, car dans la version d’Andersen notre petite sirène sera transformée en écume des mers. Elle est dans le port en train de se transformer en femme, perdant non seulement sa langue et sa queue de poisson, mais aussi son appartenance au royaume des mers. Lors de ma visite “Les incontournables” nous traversons la ville pour évidemment retrouver cette figure mythique (malgré sa petite taille).

Un autre endroit à voir avec les yeux d’Andersen, c’est bien sûr Nyhavn — le nouveau port creusé à mains d’homme pour permettre aux armateurs de la ville de rentrer directement dans le centre historique. Aujourd’hui c’est la partie la plus humble qui est aussi la plus populaire : les maisons aux facades colorées qui accueillent comme au 19e restaurants, bars et tatoueurs. En face, presque toujours à l’ombre, ce sont les palais et institutions. Nyhavn c’est l’endroit idéal pour commencer un tour en bateau ou prendre une bière blonde locale.

Andersen vivra sur Nyhavn dans des studios loués par des veuves de guerre. Nyhavn est comme la petite sirène le royaume des mers et celui des voyages. Même s’il était hypocondriaque, l’auteur voyagera beaucoup. On sait qu’il avait toujours avec lui une corde en cas d’incendie et il mettait une petite pancarte sur sa poitrine avec les mots ”je ne suis pas mort”, ayant peur d’être enterré vivant. Il dira d’ailleurs “vivre, c’est voyager”.

H.C. Andersen ne se marira jamais, notamment pour des raisons économiques, être écrivain n’était pas plus facile au 19e siècle qu’aujourd’hui, même si il était célèbre et fort populaire auprès de la bourgeoisie de l’époque. Le fait de venir d’un milieu pauvre le rendait conscient de sa fragilité et il devra plusieurs fois demander le soutien économique de l’état.

Une belle statue de H.C. Andersen se trouve sur le coté de l’hôtel de ville, côté Tivoli. Il était facilement reconnaissable par ses grands pieds pour l’époque du 43 et son grand nez.

Il meurt en 1875 d’un cancer de l’estomac et sera enterré dans le cimetière d’Assistens Kirkegård, sur Nørrebro (quartier international de la ville). Une possibilité pas si lugubre qu’il n’y paraît pour terminer une balade en hommage à H.C. Andersen. Ce cimetière est aussi un parc, un espace vert tranquille où les habitants se promènent, courent ou même pique-niquent.

Odense et le nouveau musée Andersen

Mais Andersen c’est surtout Odense, la 3e ville du pays. En juin 2022 est inauguré l’agrandissement du musée par l’architecte japonais Kengo Kuma. Un musée qui vient d’ailleurs de recevoir un prix européen pour l’éducation et la communication, un prix qui récompense un musée pour son innovation. Et il faut dire que ce musée est vraiment bien, du moins pour les personnes pouvant voir/lire et entendre. Ils travaillent pour faire en sorte que les personnes non voyantes ou mal entendantes puissent aussi profiter de l’exposition permanente, qui est vraiment bien faite.

J’ai eu la possibilité de me rendre à Odense l’été dernier, car j’avais cette année aussi acheté un “Rejsepas” — un ticket de voyage permettant de voyager en train/bus/bateau pendant une semaine pour une somme avantageuse. Il est fort facile de se rendre à Odense, cela prend 1h30 par le train de la gare centrale de Copenhague : Hovedbanegården.

Le musée est super ! On prend un casque audio et durant la visite on se place devant des sensors qui mettent en marche une narration imagée des différents aspects de la vie et de l’œuvre d’Andersen. La partie qui explique son combat pour subvenir à ses besoins est particulièrement intéressante.

Plus loin dans la visite on trouve aussi des objets ayant appartenu à l’auteur et à la fin, une partie où il est possible de “rentrer” dans son univers par le biais des contes. Super pour les enfants comme pour les adultes. Je ne peux que recommander d’y aller.

En réalité, toute la ville d’Odense rend hommage à l’auteur : avec une statue dans la rue piétonne, une autre statue dans Eventyrhaven et différentes peintures murales. Une ville vraiment magnifique, au charme fou. Je connais bien Odense et me ferai un plaisir de vous y guider :)